New York : le Terra Sancta Museum s’installe à la Frick Collection !
À partir du 1er octobre 2025, la Frick Collection accueillera l’exposition “To the Holy Sepulcher: treasures from the Terra Sancta Museum”. Pierre angulaire du projet : Xavier Salomon est le directeur adjoint et conservateur en chef de l’un des plus prestigieux musées new-yorkais consacrés à l’art européen. Nous avons eu l’honneur de le rencontrer à Jérusalem lors d’une de ses visites préparatoires à l’exposition.

Comment avez-vous entendu parler des Franciscains et du Terra Sancta Museum ?
En 2018, j’ai visité Jérusalem pour la première fois en tant que touriste. En 2022, un marchand d’art parisien m’a invité à une conférence donnée par le frère Stéphane Milovitch au Cercle Interallié à Paris. Intrigué par ce projet de musée, j’y suis allé. Après la conférence, je lui ai demandé s’il avait déjà envisagé d’exporter ces trésors aux États-Unis d’Amérique (USA). Le frère Stéphane s’est immédiatement montré réceptif et m’a proposé de venir à Jérusalem pour examiner les objets ensemble. Le projet était né. Je m’y suis rendu plusieurs fois depuis.
Pourquoi était-il important de venir à Jérusalem ?
Jérusalem représente un centre fondamental pour le christianisme et l’Occident, un lieu où l’histoire religieuse prend vie. Au-delà des considérations logistiques liées à la mesure de certains objets, je tenais vraiment à profiter de cette occasion pour observer ces objets dans leur contexte vivant, en particulier pendant la Semaine Sainte au Saint-Sépulcre. Ce qui me semble essentiel dans cette collection, c’est la manière dont ces œuvres d’art, tout en étant des créations majeures, sont profondément intégrées dans une vie religieuse. C’est dans ce sens que je les qualifie d’« objets vivants ». Leur survie au fil des siècles est le résultat direct de leur utilisation continue.


Exposer ces objets à New York, c’est offrir au public l’occasion de comprendre cette dualité : ce sont des chefs-d’œuvre qui ont également une profonde signification spirituelle et religieuse. C’est un aspect qui mérite d’être expliqué, en particulier dans un contexte comme celui de New York, où le public est très diversifié, tant sur le plan religieux que culturel.
Comment avez-vous préparé l’exposition “To the Holy Sepulcher: treasures from the Terra Sancta Museum” ?
Le fait que tous les objets proviennent du même endroit a facilité les choses. Habituellement, pour une exposition, il faut emprunter des objets à différents musées, ce qui implique de gérer les relations avec de nombreuses institutions. Mais ici, tout provient du Terra Sancta Museum, ce qui simplifie la logistique. Bien sûr, il y a eu des défis liés à la situation géopolitique, à la pandémie, à la guerre, mais dans l’ensemble, la communication a été fluide et ce fut un réel plaisir de travailler sur ce projet avec les Franciscains.

J’ai également eu la chance de collaborer avec deux experts français qui sont co-commissaires de l’exposition. Jacques Charles-Gaffiot, historien de l’art spécialisé en iconographie, et Benoît Constensoux, historien de l’art à la Galerie Kugel à Paris. Ces experts, qui connaissent parfaitement les œuvres, sont membres du comité scientifique du musée et ont déjà conçu des expositions en Europe autour de la même collection. Avec leur aide, nous avons pu sélectionner les objets les plus représentatifs de la collection du Terra Sancta Museum et les mettre en relation avec d’autres œuvres d’art européennes de la Frick Collection.


En quoi cette exposition est-elle un événement majeur dans le paysage culturel new-yorkais ?
L’exposition “To the Holy Sepulcher: treasures from the Terra Sancta Museum” est le premier projet d’envergure dans nos nouveaux espaces, après la réouverture du musée après 5 ans de rénovation et de réaménagement. Il s’agit d’un événement majeur, non seulement pour la Frick Collection, mais aussi pour la scène culturelle new-yorkaise. Nous espérons qu’elle attirera un large public et qu’elle sera une occasion unique pour beaucoup de découvrir ces objets rares et d’en apprendre davantage sur cette histoire religieuse et artistique fascinante.
Nous présenterons des objets uniques qui n’ont jamais quitté Jérusalem pour les États-Unis. Cela constituera une grande surprise pour le public, même pour les historiens de l’art, car seuls quelques chercheurs et experts connaissent leur existence. Le public américain sera fasciné de découvrir cette collection.
Nous félicitons chaleureusement Xavier Salomon pour sa nomination au poste de directeur de la Fondation Calouste Gulbenkian et nous nous réjouissons de poursuivre nos aventures communes, avec l’ambition de renforcer la collaboration entre nos deux institutions.