19 Mai 2025

Célébration de la fin des travaux structurels du Terra Sancta Museum Art & History

de EMILIE REY

Lundi 12 mai 2025, une large délégation de consuls, chefs de mission et acteurs de la coopération avec la Palestine sont venus réaffirmer le caractère universel de Jérusalem et découvrir, en avant-première, les futures salles d’exposition du musée.

Au Terra Sancta Museum Art & History, les travaux de gros-œuvre, financés par l’Agence Française pour le Développement (par l’intermédiaire de l’association palestinienne NDC) conjointement avec la fondation de sauvegarde du patrimoine ALIPH, ont pu être terminés et ce malgré de nombreux défis. Les 1000m² d’exposition ont ainsi été inaugurés en présence du Consul Général de France, M. Nicolas Kassianides, la directrice pays de l’AFD, Mme Véronique Sauvat, M. Ghassan Kasabreh, directeur de l’association NDC et M. Valéry Freland, directeur exécutif d’ALIPH (International alliance for the protection of heritage) qui se rendait pour la première fois à Jérusalem. Le Custode de Terre Sainte leur a symboliquement remis à cette occasion une médaille pour leur engagement financier.

Le Consul de France inscrivait sa participation dans une tradition de protection historique des communautés chrétiennes en Terre Sainte, « un défi désormais existentiel ». « Les fondations du musée sont maintenant posées. Il est destiné à devenir un lieu de rencontre, de découverte et d’apprentissage pour des personnes d’origines et de religions différentes. Il servira la cohésion sociale entre les communautés. Il contribuera également à la préservation du patrimoine palestinien en mettant en valeur les savoir-faire locaux […] Le moment est venu pour d’autres de s’engager, comme l’a fait la France » invitait M. Nicolas Kassianides devant un parterre d’invités.

Pour l’occasion Mme Béatrix Saule, Présidente du comité scientifique et Directrice honoraire du Château de Versailles, a fait le déplacement afin de réaffirmer que le « sens du Terra Sancta Museum est de mettre en évidence que Jérusalem est une ville universelle et que la présence chrétienne en est une composante irréductible, hier comme aujourd’hui ». Cette présence chrétienne sera manifestée à travers des collections occidentales et orientales.

Mme Raphaëlle Ziadé, Conservatrice des collections byzantines du Petit Palais (Paris) est justement la commissaire de la section orientale du musée. Dans son discours elle soulignait : « La salle des icônes et des arts chrétiens de Palestine offre une ouverture sur la spiritualité orientale, composante intégrante de la région depuis les origines du christianisme. Par leur qualité, mais aussi leur rareté et leur caractère inédit, les œuvres présentées constituent une collection d’art chrétien oriental de premier plan et unique à Jérusalem qui ne possède à ce jour aucun ensemble muséal de ce type ouvert au public ». Le Terra Sancta Museum sera en effet le premier musée à présenter une section consacrée à l’École d’icônes de Jérusalem, « une importante école de peinture d’icônes qui prend son essor au XIXe siècle, dans le sillage du renouveau de l’art de l’icône au Moyen-Orient à l’époque ottomane en Syrie, au Liban et en Egypte » expliquait encore Mme Ziadé.

George Al’ama, expert d’art palestinien également membre du Comité scientifique, prenait ensuite la parole, non sans émotion, dans une situation géopolitique « qui voit l’identité palestinienne menacée d’éradication ». Dans le cadre d’un dépôt permanent, une partie de sa collection personnelle sera d’ailleurs exposée au musée « car c’est l’endroit le plus sûr et que des efforts sont déjà faits pour valoriser les œuvres et leurs poids historique ». Le temps de discours se concluait par une perspective des prochaines étapes à venir en vue de l’ouverture prévue, en 2028, par le Cabinet d’architectes Perrot & Richard en charge de la maîtrise d’œuvre du projet.

L’évènement se poursuivait sur le chantier du musée par une rapide visite guidée en plusieurs langues permettant de visualiser, grâce à des vues 3D des scénographes Thomas et Frédéric Beauclair, l’aspect final du parcours d’exposition pour le plaisir de tous ! Pour prolonger les échanges, un cocktail était servi, au cœur du chantier, aux quelques soixante-dix invités ayant répondu présents. De grandes nations européennes telles la Hongrie, la Belgique, l’Espagne et l’Italie comme de nombreux mécènes privés sont aussi engagés aux côtés du Terra Sancta Museum Art & History. Qu’ils en soient tous remerciés. Grâce à eux, le musée continue sa route, déterminé à répondre aux enjeux toujours plus pressants de dialogue dans la ville trois fois saintes.

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