27 Octobre 2020

Huit mois après la fermeture : le musée à l’époque du Coronavirus

de FABIO BELTOTTO

Huit mois se sont écoulés depuis la fermeture du Terra Sancta Museum, et il est malheureusement encore difficile d’imaginer une date à laquelle les portes du musée pourront être rouvertes au public.

Après les ralentissements de travaux initiaux pendant les mois d’été, les travaux de consolidation structurelle de la future aile Saller, dans la section archéologique au monastère de la Flagellation, ont finalement repris.

Les travaux de la nouvelle aile du musée, qui accueillera les pièces issues des fouilles menées par le Studium Biblicum dans les lieux saints (Nazareth, Bethléem, Capharnaüm, Magdala, etc.), sont à nouveau menacés par les nombreuses restrictions imposées par le gouvernement pour faire face à la deuxième vague d’infections qui a débuté en septembre.

C’est également le cas des travaux commencés à l’intérieur des salles du monastère de Saint-Sauveur, salles qui accueilleront le trésor de la Custodie, un patrimoine d’une incroyable beauté, des œuvres d’art et des objets liturgiques provenant de tous les coins de l’Europe et destinés à rendre hommage à Dieu, précisément dans les lieux où a vécu Jésus.

Il s’agit d’un immense patrimoine, qui nécessite encore beaucoup d’études et de recherches pour être compris et valorisé. L’urgence sanitaire a porté un sérieux retard aux activités de recherche, de catalogage et d’inventaire, puisque chaque année le département du patrimoine culturel de la Custodie de Terre Sainte accueille un grand nombre d’universitaires, d’experts et de passionnés qui choisissent de mettre leurs compétences et leur expertise au service de la valorisation de ce grand patrimoine.

Même les expositions, qui ont toujours représenté des opportunités importantes pour le musée pour mener des activités de promotion, à travers la circulation de ses œuvres, et des activités de collecte de fonds, nécessaires pour soutenir les coûts de restauration et de conservation, ont été complètement arrêtées.

Huit mois après la fermeture du Terra Sancta Museum, on peut dire que l’urgence sanitaire a affecté la vie quotidienne du musée, dont l’accessibilité et l’utilisation de ses collections, les activités d’étude et de recherche et les activités de restauration.

D’ici les prochains mois, il sera essentiel de se concentrer et de réfléchir à ce que sera la vie du musée dans un avenir proche, à ses objectifs, aux outils et aux politiques qu’il devra adopter pour faire face aux défis que le coronavirus lui a imposés.

Certaines discussions sont déjà en cours : le multimédia sera un élément essentiel sur lequel le musée devra se concentrer dans les mois à venir. Il est nécessaire de veiller à ce que ses collections et les nombreuses histoires incroyables qu’elles peuvent raconter soient accessibles à tous. C’est un devoir d’assurer la préservation et la promotion des œuvres d’art surtout pour les personnes qui n’ont aucune chance de se rendre en Terre Sainte, ni de la connaître, en raison des restrictions et des difficultés causées par l’urgence sanitaire.

Le numérique sera également fondamental pour la réalisation d’autres activités et projets que le musée mène aujourd’hui, comme celui dans l’éducation : le projet “Un musée vivant pour la jeunesse palestinienne“. Ce projet qui est financé par l’Union européenne et a été récemment lancé pour soutenir l’éducation et les écoles de Jérusalem-Est.

Pour les écoles locales, l’urgence sanitaire représente un défi difficile et entièrement nouveau. Et dans ce contexte-là, le musée représente un outil valable pour faire face aux défis du coronavirus et doit être considéré comme un support à l’éducation, même à distance, garantissant une nouvelle et riche opportunité culturelle accessible à tous.

 

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