23 Octobre 2025

New York, 2025 : l’art religieux chrétien sous les projecteurs !

de JEANNE AMIGUES

La Frick Collection de New York a déroulé le tapis rouge au Trésor du Saint-Sépulcre en inaugurant l’exposition « To the Holy Sepulcher : Treasures from the Terra Sancta Museum », le 2 octobre dernier. Une première exposition sur le sol américain qui en appelle déjà d’autres !

Ce sont en tout plus de quarante trésors, offerts au Tombeau du Christ par les monarques européens aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, qui sont exposés face à Central Park, à Manhattan dans les espaces feutrés de la Frick Collection.

Devanture du bâtiment de la Frick Collection à New York

Placée sous le commissariat de Xavier F. Salomon, l’exposition a bénéficié de l’expertise de Jacques Charles-Gaffiot et Benoît Constensoux, tous deux membres du Comité scientifique du Terra Sancta Museum en qui la Custodie a toute sa confiance. Grâce à leur étroite collaboration, cette exposition met en lumière des objets d’orfèvrerie, des étoffes liturgiques et de rares reliquaires, symboles de la dévotion royale et du dialogue entre Orient et Occident depuis des siècles.

António Filipe Pimentel et Xavier F. Salomon devant la lampe du sanctuaire de Lisbonne (1740) du roi du Portugal, Jean V
Xavier F. Salomon et Fr. Stéphane ofm lors de l’ouverture de l’inauguration de l’exposition 

Au cœur de l’exposition, quelques œuvres majeures illustrent la ferveur spirituelle de cette époque comme la lampe du sanctuaire du roi Jean V du Portugal (années 1740), le trône italien de l’exposition eucharistique, daté de 1665 ou encore le ciboire du temps de Louis XIV (1668-69), signé du maître orfèvre parisien Jean Hubé. 

Benoît Constensoux nous explique très clairement que la scénographie fait le choix de présenter les œuvres par pays de provenance. Elles sont disposées dans les trois salles dédiées aux expositions temporaires. Ce sont des salles venant d’être créées et inaugurées avec cette exposition après d’importants travaux de rénovation et d’agrandissement du musée. Par rapport aux autres expositions, que cela soit celles de LisbonneCompostelle ou Florence, « le ton est beaucoup moins théâtral » car l’éclairage est moins tamisé. Les tons sur les murs évoquent quant à eux les couleurs des pierres de Jérusalem.

Jacques-Charles Gaffiot et Benoît Constensoux devant le bas-relief de la Résurrection 

Un héritage universel

Lors de la cérémonie d’inauguration du 29 septembre 2025, Xavier F. Salomon, conservateur en chef de la Frick Collection, a salué l’importance culturelle et spirituelle de cette rencontre : « Malgré l’histoire mouvementée de Jérusalem, ces objets ont toujours été gardés, préservés et utilisés. Il n’existe rien de comparable ailleurs dans le monde. Leur présence ici témoigne d’un héritage universel partagé entre foi, art et histoire. »

Dîner de dédicace des galeries d’exposition Ronald S. Lauder célébrant
…To the Holy Sepulcher: Treasures from the Terra Sancta Museum

Frère Stéphane Milovitch, Directeur du Conseil d’Administration du Terra Sancta Museum Art & History, a rappelé la vocation du projet : « Ce n’est pas un symposium* sur qui est Dieu, mais à travers la musique, l’art et la culture, nous pouvons créer une certaine communion entre les peuples. Ces œuvres ne sont pas des reliques figées, mais des témoins vivants de notre foi et de notre humanité. »

Jacques Charles-Gaffiot, co-commissaire de l’exposition, a ajouté : « Une exposition limitée à quelques dizaines de chefs-d’œuvre offre mille satisfactions aux visiteurs mais, davantage, témoigne combien le Beau peut conduire à la contemplation de la Vérité incarnée dans la personne du Ressuscité ! Le génie de la main des artisans, des brodeurs, des orfèvres parvient ainsi à transcender la matière pour en faire une vibrante offrande au Créateur. »

L’expérience de trésors toujours vivants

Cette exposition s’inscrit dans le cadre de la création du Terra Sancta Museum, à Jérusalem, premier musée chrétien dédié à l’histoire et à l’art de la chrétienté en Terre Sainte.
Benoît Constensoux, coordinateur du projet, a souligné l’importance de cette étape : « La Frick Collection offre un écrin magnifique pour ces chefs-d’œuvre. Le public américain découvre ici une part méconnue du patrimoine universel, et les premiers retours des visiteurs sont empreints d’émotion et de reconnaissance. »

Fra John Puodziunas ofm en pleine explication de l’exposition
L’équipe du musée de Jérusalem et de Washington réunis à New York

À travers cette exposition, le Terra Sancta Museum Art & History et la Frick Collection rappellent que l’art est un langage universel. À la Franciscan Foundation for the Holy Land, le Président, Fra John Puodziunas ofm, nous exprime le lien entre Jérusalem et cette exposition new-yorkaise. « L’exposition ne se limite pas à l’art ou aux trésors du passé. Elle nous invite à revivre l’histoire dans un lieu chargé de mémoire, marqué par les dons de rois et d’empereurs. Mais surtout, elle interpelle le visiteur d’aujourd’hui : faire l’expérience de trésors toujours vivants. Ce ne sont pas des reliques figées dans le temps, mais une présence vivante, qui continue de transformer nos vies. Une présence essentielle, en Terre Sainte, bien sûr, mais aussi partout dans le monde. »

👉 Exposition “To the Holy Sepulcher : Treasures from the Terra Sancta Museum”

📍 The Frick Collection, New York

🗓️ Du 2 octobre 2025 au 5 janvier 2026

🔗 http://www.frick.org/exhibitions/holy_sepulcher

* colloque

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